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LGBTQphobieS : Qu’est-ce que c’est ?

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Comme les autres phobies, les LGBTQphobies sont souvent basées sur des peurs irrationnelles et portent sur des éléments qui ne présentent aucun danger. Par exemple : la reconnaissance de la diversité sexuelle et de genre peut faire peur à certaines personnes car elles ont l’impression que cela remet en cause leur identité en tant qu’homme, femme ou personne hétérosexuelle. Bien que les LGBTQphobies prennent souvent leurs racines dans une peur de la différence, il est cependant à noter qu’elles peuvent également provenir d’autres émotions comme le dégoût ou la haine.

Les LGBTQphobies peuvent se manifester de diverses façons dont :

  • Attitudes négatives. Ex. :“Je n’aime pas les personnes LGBTQ+”

  • Discrimination : Traitement différencié basé sur l’identité de la personne : ex. Ne pas donner une job à une personne trans parce qu’elle est trans.

  • Violences : agressions physiques, verbales et sexuelles qui visent à nuire à la personne.

  • Harcèlement : Une conduite vexatoire, répétée (ou unique, mais grave), qui est hostile ou non désirée, et qui porte atteinte à la personne (ex. moqueries, isoler ou saboter la personne, refuser de reconnaître son identité de genre). Le harcèlement peut aussi prendre une dimension sexuelle (gestes, avances, etc.). Pour en savoir plus consultez notre page sur le harcèlement

  • Invalidation : Invalider l’identité d’une personne c’est remettre en question ou ne pas respecter son orientation sexuelle, identité de genre ou expression de genre d’une personne. Ex : nier l’existence des personnes bisexuelles, asexuelles ou non binaires.

Conséquences de la peur

Effacer avec la censure

Un des exemples les plus frappants de réaction de peur face aux identités LGBTQ+ est la censure. Il existe de lois et pratiques à travers le monde qui visent à effacer les identités LGBTQ+, que ce soit en contrôlant ce que les jeunes peuvent apprendre à l’école, ce que l’on peut voir à la télévision, ou ce qui est considéré approprié pour l’espace public.

 "Sauvez nos enfants "

La protection des enfants est souvent au cœur de l’argumentaires de mesures LGBTQphobes. Par exemple la loi surnommée « Don’t Say Gay » aux État-Unis a été justifiée ainsi : "Nous veillerons à ce que les parents puissent envoyer leurs enfants à l'école pour qu'ils y reçoivent une éducation et non un endoctrinement"[1]. Son attachée presse a rajouté que les gens qui s’opposaient à cette loi étaient des ”groomers”[2] (terme utilisé pour parler de pédophiles qui créent des liens de confiance avec les enfants). Cette peur du recrutement des jeunes par des personnes LGBTQ+ se retrouve dans de nombreux discours dont celui d’Anita Bryant lorsqu’elle menait sa campagne ”Sauvez nos enfants” en 1977 et qui avait déclaré : ”Les homosexuels ne peuvent pas se reproduire, ils doivent donc recruter. Et pour rafraîchir leurs rangs, ils doivent recruter la jeunesse américaine".[3]

La censure a des conséquences néfastes

Selon le Human Right Watch, la loi de censure LGBTQ+ Russe de 2013 « a contribué à intensifier la stigmatisation, le harcèlement et la violence contre les personnes LGBT en Russie. Par ailleurs, elle a été utilisée pour fermer des services de référence proposant aux mineurs des informations et un soutien psychologique et pour décourager les groupes de soutien et les professionnels de santé mentale de travailler avec les enfants. Elle a encore plus implanté l’antipathie envers les personnes LGBT et eu un effet intimidant sur les professionnels de santé mentale travaillant avec des jeunes LGBT, puisque certains psychologues rapportent qu’ils s’autocensurent pour aborder les questions d’orientation sexuelle et d’identité de genre »[1]

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Quelques exemples de censure à travers le monde
  • Les lois anti-LGBTQ+ aux États-Uni

En 2022, la Floride a passé la loi officiellement nommée “Parental Rights in Education bill” mais plus connue sous le nom de “Don’t Say Gay Bill” car elle interdit : “L'enseignement en classe par le personnel de l'école ou des tiers sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre” de la maternelle à la troisième année “ou d'une manière qui n'est pas adaptée à l'âge ou au développement des élèves conformément aux normes de l'État.”

Cette loi n’est pas la seule qui brime les libertés LGBTQ+ en effet, en 2023, plus de 400 projets de lois qui restreignent les droits LGBTQ+ ont été proposés aux États-Unis 16. Parmi ces projets de lois, plusieurs ont été passés comme loi, parmi elle une loi interdisant les shows de dragqueens au Tenessee17 et des lois qui restreignent l’accès aux soins d’affirmation de genre pour les personnes trans.

“J'ai vraiment l'impression que mes législateurs veulent faire croire à tout le monde que les enfants comme moi n'existent pas vraiment. Ils essaient de convaincre tout le monde que je suis une sorte de monstre effrayant ou que j'ai quelque chose qui ne va pas” a déclaré Libby Gonzales, a 12-year old transgender student in Texas.[1]

  • La loi « anti-propagande gay » en Russie

La loi anti-propagande gay a été voté à l’unanimité le 15 juin 2013 en Russie. L’interdiction législative de la « propagande homosexuelle » auprès des mineur.e.s est une loi qui « vise à protéger l’enfance des informations portant atteinte aux valeurs familiales traditionnelles », elle interdit donc « de faire la promotion des relations sexuelles non traditionnelles auprès des mineurs »

En 2017, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé que cette loi violait la liberté d’expression et le droit de vivre sans discrimination, garantis par la Convention européenne des droits de l’homme, et qu’elle était effectivement néfaste pour les enfants.[2]

  • La censure de l’homosexualité et des hommes effeminés en Chine

Même si l'homosexualité ne constitue plus un crime depuis 1997 en Chine, le mariage entre personnes de même genre est interdit et les questions et enjeux LGBTQ y restent taboues. L'année dernière, d'importants groupes universitaires de défense des droits des personnes LGBTQ avaient vu leurs comptes bloqués sur WeChat (réseau social populaire en Chine).  La censure des contenus Web se conjugue à celle des représentations LGBTQ+ dans les produits culturels.  Par exemple, en 2022, des passages de la série « Friends » ont été modifiés et censurés par la Chine puisqu’ils faisaient référence à l’homosexualité[3].  De même deux répliques évoquant l’homosexualité d’un personnage important ont été retiré du le film « Animaux fantastiques 3 : Les Secrets de Dumbledore »[4].

En 2021, le gouvernement de Pékin a interdit aux chaînes de télévision de montrer des hommes efféminés[5]. Le régulateur de la télévision chinoise a annoncé aux chaines de télévision qu’il fallait "résolument mettre un terme [dans leurs programmes] aux hommes efféminés et autres esthétiques anormales".

  • Interdiction des drapeaux arc-en-ciels en Arabie Saoudite

En 2022 les autorités saoudiennes ont pris des mesures sévères à l'encontre des jouets et des vêtements aux couleurs de l'arc-en-ciel dans les magasins de la capitale du pays, Riyad, estimant que ces articles encouragent l'homosexualité.[6]

Agresser

La criminalisation et la représentation négatives des personnes LGBTQ+ dans les médias amène souvent un climat propice aux agressions des personnes LGBTQ+.

 

« L'article 347 du code pénal camerounais interdit toute pratique sexuelle entre deux hommes et l'article 83 portant sur la cybercriminalité qui interdit tout échange électronique à caractère ou proposition à caractère sexuel entre personnes de même sexe. Ces lois hostiles créent un sentiment de peur, de la discrimination et de la stigmatisation envers les personnes LGBTQ+. En tant que personne transgenre, je subi tout le temps des représailles de la part de personnes transphobes et la dernière remonte à l'année passée ou j'ai été bastonnée par un groupe de personnes qui m'avaient tendu une embuscade à la sortie de mon travail sur la route de mon domicile. »

Le Qatar

La polémique entourant la coupe du monde au Qatar a suscité la colère dans les communautés LGBTQ+. Le Code pénal du Qatar érige toujours les relations sexuelles entre hommes en infractions passibles de peines pouvant aller jusqu’à sept ans de prison. Selon l’article 296, «conduire ou inciter un homme de quelque façon, y compris par la séduction, à commettre un acte de sodomie ou de débauche» constitue une infraction. 

Human Rights Watch a documenté six cas de passages à tabac graves et répétés et cinq cas de harcèlement sexuel de personnes LGBTQ+ en garde à vue entre 2019 et 2022. Les forces de sécurité ont arrêté des personnes dans des lieux publics en se fondant uniquement sur leur expression de genre, et ont illégalement fouillé leurs téléphones[1].

Agresser

Certaines LGBTQphobies se manifestent par l’idée que les personnes LGBTQ+ sont atteintes d’une maladie qu’il faudrait guérir par une « thérapie de conversion ».

On appelle « thérapies de conversion » toutes les pratiques qui visent à changer l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’expression de genre d’une personne, ou qui encouragent le déni et le rejet de celles-ci.

 

 

 

Le « viol correctif » est une pratique utilisée pour « guérir » une personne (en particulier les femmes) de son homosexualité par le biais de rapports hétérosexuels forcés.

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